Le château de Tramelan

Pour certains, le château de Tramelan (disparu de longue date) est une légende, pour d’autres, une réalité historique. Peut-on démêler le vrai du faux ? C’est ce que nous allons découvrir.

Avertissement : bien que passionné d’histoire, je ne suis qu’un amateur, sans diplôme ni formation d’historien. Je manque certainement de la rigueur scientifique et des ressources d’un véritable historien. Par conséquent, malgré tout le soin apporté, de nombreuses imprécisions ou erreurs peuvent se glisser dans cet article. Jusqu’à preuves du contraire, toutes les théories élaborées ici ne sont que pures spéculations de ma part !

Article en constante évolution : cet article est amené à être mis à jour dès qu’un nouvel élément est porté à ma connaissance. Il résume le résultat de mes recherches sur ce sujet à ce jour. N’hésitez pas à me contacter si vous avez plus d’informations ! Toute aide est la bienvenue 🙂

Sommaire

  1. Les sources écrites
    1. Les sources anciennes
    2. Les sources récentes
    3. En résumé
  2. L’emplacement
    1. Sur d’anciennes cartes
  3. Le repérage sur place
  4. L’apparence du château
  5. La famille « de Tramelan »

Les sources écrites

Les sources anciennes

Pour commencer, plusieurs sources anciennes mentionnent son existence. Par ordre chronologique :

« Si de l’ancien château de Tavannes on entre dans le petit vallon qui s’ouvre à gauche de la route de Bellelai, on arrive, après une heure de chemin, à Tramelan-Dessous, et l’on peut aller examiner les vestiges du château de Tramelan, situé au nord-est du village. Ces vestiges ne constituent plus que dans quelques pans de murailles et dans des souterrains. Les nobles de Tramelan, vassaux de l’évêché, vivoient dans les 13.e et 14.e siècles. A leur extinction, leurs fiefs sont retournés, partie au prince, partie à l’abbaye de Bellelai. »

Abrégé de l’histoire et de la statistique du ci-devant Evêché de Bâle, réuni à la France en 1793, Charles-Ferdinand Morel, 1813, page 313. Lire en ligne.

« Il ne reste plus que quelques ruines du château des sires de Tramelan, qui fut réduit en cendres en 1499. »

Dictionnaire géographique et statistique de la Suisse, tome second, Marc Lutz, 1861, page 383. Lire en ligne.

« A g., au sortir du second village, on remarque les vieilles ruines du château des anciens seigneurs de Tramelan. »

Itinéraire descriptif et historique de la Suisse, Adolphe Joanne, 1865, page 407. Lire en ligne.

« Sur une colline, située près de Tramelan-Dessous, qui porte encore le nom de Crêt-du-Château, se trouvait la demeure féodale des nobles de Tramelan. Il y a quelques années qu’on pouvait voir encore quelques restes des murailles et déterminer l’enceinte de cet édifice, mais les derniers vestiges en ont disparu depuis que ce pâturage a été livré à la culture. »

Histoire de Tramelan depuis ses origines jusqu’à nos jours, L.-A. Voumard, 1899, page 4. Lire en ligne.

Les sources récentes

Si nous cherchons du côté des sources récentes, force est de constater qu’il n’y en existe presque aucune. Preuve d’un certain désintérêt face à ce qui est considéré comme un simple élément du folklore local ?

Nous pouvons tout de même citer cet extrait d’un article paru dans le Journal du Jura en 1990 consacré à l’histoire du village :

« Un descendant des seigneurs de Tavannes construisit un château, sur la colline qui domine la scierie de Tramelan-Dessous, vint s’y fixer et fonda la famille des nobles de Tramelan. Ce château fut-il détruit lors du tremblement de terre de 1356? On l’ignore. En revanche, quelques documents nous parlent des nobles de Tramelan, qui s’établirent à Bienne dans le courant du 14e siècle. »

Journal du Jura, Volume 127, Numéro 303, 28 décembre 1990, page 7. Lire en ligne.

Parmi la population tramelote, deux passionnés, MM. Florian Châtelain et Alain Droz, font partie de ceux persuadés que le château a bel et bien existé et en ont fait leur cheval de bataille. Un article leur est consacré dans L’Impartial du 1er octobre 2012. Il est possible de le consulter à cette adresse (et également sur ArcInfo, pour les abonnés). Je vous en recommande la lecture.

D’après la conclusion du reportage, MM. Châtelain et Droz souhaitaient demander des autorisations de fouilles à l’endroit présumé du château… À ce jour, j’ignore si ces démarches ont abouti ou non, mais dix ans après la publication de l’article, j’ai bien peur que la réponse soit négative !

En résumé

Si nous résumons ce que nous avons appris jusque-là, le château de Tramelan :

  • Aurait été fondé par la famille noble de Tramelan (c’était leur nom) ;
  • Cette famille a vécu aux XIIIème et XIVème siècles, avant de disparaître ;
  • Ils étaient issus de l’un des descendants de la famille de Tavannes ;
  • Le château a été détruit soit à la suite d’un tremblement de terre en 1356, soit par le feu en 1499 ;
  • Ses vestiges (« quelques pans de murailles » et même « des souterrains ») étaient encore visibles peu avant la fin du XIXème siècle.

L’emplacement

Ce n’est pas un hasard si le lieu-dit « Sur le Château », entre Tramelan-Dessous et le Moulin-Brûlé, porte ce nom. D’après la tradition, c’est là que le château se trouvait. Et les sources écrites confirment le lieu, nous l’avons vu (sous le nom de « Crêt-du-Château »).

L’emplacement du lieu-dit « Sur le Château ». Voir sur la carte. © swisstopo

Surplombant les alentours d’une quarantaine de mètres de hauteur et judicieusement placée à l’entrée du village, cette colline est l’emplacement idéal pour y bâtir un ouvrage fortifié. Mais à quel endroit exactement ?

L’article de L’Impartial mentionné plus tôt décrit un promontoire dont les versants nord et sud sont très abrupts. Le premier se prolongeant en une vallée étroite aboutissant à « La Tuilerie », le second donnant directement sur la route cantonale.

Jusqu’à présent, j’ai volontairement omis de citer un autre document qui sera crucial pour la suite de cette enquête : Das Gräberfeld von Crêt-Georges in Tramelan. Entstehung und Entwicklung eines frühmittelalterlichen Bestattungsareales (« La nécropole du Crêt-Georges à Tramelan. Naissance et développement d’une aire funéraire du haut Moyen Âge »), par Christiane Kissling, Antoinette Rast-Eicher et Sandra Lösch.

Publié par l’Université de Berne en 2023, c’est un compte-rendu des fouilles archéologiques menées au Crêt-Georges (dans ce secteur) suite à la découverte d’une nécropole de l’époque mérovingienne. Il est librement consultable (en allemand) à cette adresse.

A priori, aucun rapport avec le château de Tramelan. Pourtant, un chapitre entier lui est consacré (4.3 Die hochmittelalterliche Burg), en pages 189 et 190, que je ne vais pas reproduire intégralement ici.

Son emplacement est décrit en ces mots (avec sa traduction, fournie par DeepL et légèrement remaniée) :

« Spuren einer solchen Anlage mit der Flurbezeichnung Sur le Château finden sich auf einem leicht erhöhten, natürlich gebildeten Sporn am Rande der östlichen Hochebene unweit unserer Fundstelle. »

« On trouve des traces d’un tel ouvrage, au lieu-dit Sur le Château, sur un éperon légèrement surélevé et de formation naturelle, en bordure du plateau oriental, non loin de notre site. »

Une description du site est également présente :

« Die von Westen her zugängliche Anlage war durch ein doppeltes Wall-Graben-System geschützt. Der Sporn ist nach Süden hin durch einen Steilhang zur Trame und nach Norden hin durch einen Tobel abgesetzt. Im Westen wurde die Anlage durch einen doppelten Halsgraben mit Zwischenwall befestigt.

Das zweistufige Burgareal besteht aus einem erhöhten Plateau mit wallartig überhöhtem Grabenrand und einer tieferen zungenförmig auslaufenden Terrasse. »

« Le site, accessible par l’ouest, était protégé par un double système de remparts et de fossés. L’éperon est séparé au sud par un escarpement vers la Trame et au nord par un ravin. A l’ouest, le site était fortifié par un double fossé de col avec un rempart intermédiaire.

L’enceinte du château à deux niveaux se compose d’un plateau surélevé avec un bord de fossé surélevé à la manière d’un rempart et d’une terrasse plus basse s’étendant en forme de langue. »

En outre, les deux illustrations en page 189 retiennent mon attention ; elles s’avèrent précieuses pour localiser précisément le site du château. Je me permets de les reproduire ci-après.

La première, figure 8, représente un relevé topographique de l’éperon en question, au sud-est de la colline :

Traduction libre de la légende accompagnant l’image : « Fossés visibles sur la carte topographique (ArcGIS) dans le terrain près du lieu-dit Sur le Château« 

Nous constatons assez nettement des « anomalies » à l’ouest de l’éperon. Ce sont les deux fossés.

Pour une meilleure compréhension, la deuxième illustration, figure 9, reproduit un schéma du site :

Dessiné par le Dr. Werner Meyer, historien et archéologue médiéviste.

La topographie des lieux ne paraît pas entièrement naturelle et il n’est pas improbable que la main de l’homme ait pu la façonner.

Forts de ces informations, nous pouvons dès lors établir l’emplacement du château avec certitude :

Voir sur la carte. © swisstopo
Vue aérienne du site. Tramelan est visible au fond. L’éperon, caché par l’épaisse forêt, se trouve au centre, jouxtant la route cantonale. Photo personnelle, juillet 2023.

Sur d’anciennes cartes

Par curiosité, retrouve-t-on trace des ruines sur d’anciennes cartes ?

La carte Dufour (1845) ne montre rien, pas plus que la carte Siegfried de 1871… mais dès 1877, une « tache noire » est visible  :

Carte de 1877. © swisstopo

Puis plus rien en 1887, avant de réapparaître, plus importante encore, en 1899 :

Carte de 1899. © swisstopo

Finalement, plus rien n’est visible à partir de 1910.

Vous remarquerez que la précision des cartes de l’époque n’était en toute logique pas la même que de nos jours, ce qui expliquerait le décalage perçu entre le marqueur et les ruines supposées.

Alors, est-ce bien une représentation des ruines ou s’agit-il d’autre chose ? Si oui, pourquoi n’apparaissent-elles pas avant 1877, puis disparaissent en 1887, avant de réapparaitre en 1899 ? Un oubli des cartographes ? Je l’ignore et on ne peut que spéculer.

Le repérage sur place

Après avoir pu raisonnablement définir l’emplacement du site, je décidais de me rendre sur place en juillet 2023 pour effectuer un repérage des lieux.

Malheureusement, l’accès par l’ouest, le plus accessible, oblige à traverser des pâturages et, en cette période de l’année, des vaches et leurs petits y paissent. Elles peuvent donc se montrer particulièrement protectrices envers leurs progénitures. Il est de bon aloi de les éviter.

À la place, j’ai plutôt emprunté l’itinéraire par l’est, qui n’est pas des plus faciles. La prudence est de mise : le promontoire est effectivement très escarpé, laissé en jachère, et passablement boisé.

Une fois arrivé, il est impossible de manquer les caractéristiques « insolites » des lieux, en particulier la butte centrale (où le château aurait été bâti) et les deux fossés à l’ouest. Même des siècles après, ils sont encore clairement discernables.

MM. Châtelain et Droz auraient trouvé des « bouts de terre cuite rouge façonnée » à quelques centimètre sous la surface du sol. Pour ma part, n’ayant entrepris aucune fouille, je ne peux malheureusement témoigner d’aucune trouvaille. En revanche, cette sortie a été l’occasion pour capturer quelques clichés.

Pour bien comprendre ce qui est montré, j’ai repris le schéma réalisé par le Dr. Werner Meyer et l’ai agrémenté de repères indiquant la position et la direction (approximatives) de chaque cliché :

Naturellement, une photographie, en deux dimensions par nature, peut difficilement retranscrire l’aspect tridimensionnel d’une chose, les subtilités d’un relief, etc.

Je m’excuse pas avance si la qualité n’est pas optimale, les photos ayant été prises avec un smartphone dans des conditions lumineuses difficiles. Si d’aventure je retournais sur les lieux, j’essaierai de faire mieux 🙂

Photo 1.
Photo 2. De cet angle de vue, les fossés ne sont pas bien visibles, car « aplatis » par la photographie.
Photo 3. Les fossés sont ici bien visibles.
Photo 4. La butte, sur laquelle le château était bâti, surplombe les environs.

L’apparence du château

Ce chapitre sera court et pour cause : nous ne savons rien de l’apparence du château. Ou presque. D’après l’article paru dans L’Impartial, un document ancien, que je ne suis pas parvenu à retrouver jusqu’à maintenant, contiendrait une gravure du château.

D’ailleurs, il se pourrait très bien que le château soit en réalité une tour de garde. Ou qu’il ait été bâti en bois et non en pierre.

Pour ma part, j’aime à penser qu’il s’agissait bel et bien d’un « château », non pas de l’ampleur de ceux des grands seigneurs d’autrefois, mais une fortification modeste, de faible superficie, avec des remparts et des fossés, comme décrit dans les sources.

Ce n’est pas aussi incongru qu’on pourrait le penser ; la région semble avoir recelé plusieurs châteaux, comme en atteste Das Gräberfeld von Crêt-Georges in Tramelan en page 189 :

« Im Zuge des hochmittelalterlichen Landausbaus wurden in den jurassischen Tälern Burgen gebaut, die auf die Bildung von kleinen Adelsgeschlechtern mit ihren Burgen als Zentren von Rodungsherrschaften hinweisen. Die wenigsten dieser Anlagen wurden bisher archäologisch untersucht, über die Gründungs- und Zerstörungszeit weiss man demzufolge kaum etwas. »

« Einzelne scheinen über eine längere Zeit bewohnt gewesen zu sein, wurden sukzessiv umgebaut und finden sich dadurch in Urkunden wieder. Bei vielen anderen deuten lediglich Ruinen, Spuren von Befestigungsanlagen oder nur ein Flurname auf ehemalige Burgen hin. »

« Dans le cadre de l’aménagement du territoire au haut Moyen Age, des châteaux ont été construits dans les vallées jurassiennes, ce qui indique la formation de petites familles nobles avec leurs châteaux comme centres de seigneuries de défrichement. Jusqu’à présent, peu de ces constructions ont fait l’objet d’une étude archéologique, on ne sait donc presque rien de leur période de fondation et de destruction. »

« Certains d’entre eux semblent avoir été habités pendant une longue période, ont été successivement transformés et se retrouvent donc dans des documents. Pour beaucoup d’autres, seules des traces de des ruines, des traces de fortifications ou seulement un nom de lieu indique la présence d’anciens châteaux. »

Pour en savoir plus à propos des défrichements et les seigneurs les commanditant, veuillez vous référer à cet article.

Néanmoins, je n’exclus pas totalement la possibilité que le château soit plutôt une tour de garde, entourée de remparts et de fossés. Non loin de là, le Pierre-Pertuis aurait comporté une telle construction défensive (appelée également « château ») :

« Le château de Pierre-Pertuis ne consistait, en fait, qu’en levées de terre, palissades et fortifications de bois, dominées d’une puissante tour. Il semble que ce fortin, héroïquement défendu, nécessita un sérieux assaut. La garnison, composée de 18 défenseurs, fut impitoyablement égorgée, les troupes vengeresses pénétrèrent dans le village de Tavannes et y mirent le feu, descendirent l’Orval, semant la destruction et le vol. »

Journal du Jura, Numéro 71, 25 mars 1976, page 25. Lire en ligne.

La famille « de Tramelan »

Pour finir, difficile de ne pas revenir un instant sur la famille noble de Tramelan qui aurait, d’après la tradition, possédé les lieux (ou, du moins, fondé le château).

Nous l’avons vu plus tôt, la famille de Tramelan, éteinte de longue date, aurait vécu aux alentours des XIIIème et XIVème siècles. Malheureusement, peu de documents la mentionnent, bien que nous connaissions au moins un certain Henri de Tramelan :

« Il ne reste que fort peu de documents qui fassent mention de cette famille, qui alla s’établir à Bienne, où nous la rencontrons dès le commencement du XIVe siècle. Henri de Tramelan, prêtre, donna le 3 novembre 1317 à l’abbesse de Lieu-Croissant se et omnia sua habita et habenda. Le 31 janvier 1350, Henri de Tramelan, clerc, demeurant à Bienne, donne pour le remède de son âme des vignes situées à Bienne. »

Histoire de Tramelan depuis ses origines jusqu’à nos jours, L.-A. Voumard, 1899, page 4. Lire en ligne.

Le rapport de fouille Das Gräberfeld von Crêt-Georges in Tramelan évoque succinctement cette famille en page 190 :

« In den Schriftquellen wird ab dem 11. Jahrhundert eine adlige Familie «von Tramelan» erwähnt. So erscheint 1097 ein gewisser Ugfroy de Tramelay, 1317 ein Henry de Tramelan und 1368 ein Immer Rosse von Tremelingen in den Urkunden. »

« Les sources écrites mentionnent une famille noble « de Tramelan » à partir du 11e siècle. Ainsi, un certain Ugfroy de Tramelay apparaît dans les documents en 1097, un Henry de Tramelan en 1317 et un Immer Rosse de Tremelingen en 1368. »

Elle serait issue de la famille de Tavannes (qui était « l’une des plus puissantes de l’évêché de Bâle au Moyen Age », nous apprend le dictionnaire historique de la Suisse) :

« M. Quiquerez, qui a recueilli les divers documents où il est question de cette famille, pense qu’elle était probablement une branche de la nombreuse famille des Tavannes. Ce qui paraît confirmer cette conjecture, c’est que les Tavannes avaient de nombreuses possessions dans la vallée de Tramelan, comme l’établissent plusieurs actes. »

Histoire de Tramelan depuis ses origines jusqu’à nos jours, L.-A. Voumard, 1899, page 4. Lire en ligne.

Pour la petite histoire, la famille de Tavannes aurait également possédé un château, à Tavannes. Village qui n’est pas en reste en matière de châteaux, étant donné qu’il en aurait été pourvu de quatre différents !

Même si son existence s’avère une réalité incontestable, peut-on pour autant affirmer que la famille de Tramelan a possédé le château, ou ne serait-ce que commandité sa construction ? Non, à moins de retrouver des actes de l’époque ou une quelconque preuve matérielle, il n’y a aucune certitude à l’heure actuelle quant au lien pouvant exister entre les deux.

À suivre…

Publié le 30.07.2023 — Dernière mise à jour : 30.07.2023

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