Pour comprendre les conditions dans lesquelles mes musiques ont été créées, n’oubliez pas de lire mon article « Et si je créais de la musique ?« .
🎵 J’aime marcher, me balader (musique pop)
Pour comprendre les conditions dans lesquelles mes musiques ont été créées, n’oubliez pas de lire mon article « Et si je créais de la musique ?« .
Et si je créais de la musique ?
Après un lipogramme et un poème, écrire des paroles de chansons est un nouveau défi artistique dans lequel je me suis lancé. Mais comment les concrétiser ensuite en de véritables morceaux ? Je ne suis ni chanteur ni musicien, alors ces textes sont-ils condamnés à ne jamais quitter le papier et ne pas embrasser le support éthéré de la musique ?
C’est alors que j’ai découvert l’existence d’une IA qui permet de générer une musique complète à partir de paroles et d’indications (structure, genre, etc.) : Suno. Je l’ai donc utilisée et, après de très nombreuses itérations et adaptations, j’ai pu obtenir des résultats qualitatifs qui me conviennent 🙂
Ce n’est pas parfait, ni le sont mes textes d’ailleurs, mais quel bonheur de pouvoir entendre ses paroles s’incarner dans une voix et une mélodie ! Qui plus est, nous sommes très loin des voix synthétiques au timbre de robots dont nous avions l’habitude d’entendre. C’est bluffant.
Évidemment, je préfère les créations nées de l’esprit humain et non artificiel (ah, vaste débat que voilà !), mais dans le cas présent, à moins de réussir à convaincre (et payer chèrement) des chanteurs, compositeurs et musiciens, elles n’auraient jamais pu voir le jour… Suno a été un outil indispensable pour réaliser ce projet jusqu’au bout.
Toutefois, comme je le disais, il y a tout de même une intervention humaine : la mienne. Rédiger les paroles, les modifier et les affiner (encore et encore), générer les morceaux, en exclure une majorité, changer la structure… En tout, une centaine d’itérations ont été nécessaires pour chaque morceau.
Ce défi a été aussi pour moi l’occasion de réaliser mon premier clip vidéo, ma première pochette, etc.
Ainsi, vous retrouverez bientôt ici mes créations musicales 😀
En attendant, vous pouvez déjà les trouver sur ma chaîne YouTube.
Quelques faits (méconnus) sur l’étang de la Gruère
L’étang de la Gruère, situé au cœur d’une tourbière (haut-marais) dans une réserve naturelle de 120 ha, est un lieu que j’affectionne tout particulièrement.
Son eau noirâtre, son tapis de sphaignes et d’aiguilles, son paysage « nordique », sa tranquillité (lorsqu’il n’y a pas trop d’affluence…), les fragrances de ses pins et la richesse de son écosystème en font un lieu idyllique, solennel, presque mystique.
Un panorama qui tranche avec ceux que l’on rencontre habituellement dans la région, comme si l’on avait été subitement transporté à des milliers de kilomètres de là :
Brusquement, le pâturage fait place à un sol moussu et humide ; le sapin a disparu, remplacé sous l’influence magique de quelque barde écossais par une multitude de pins de marais, courts et à toupet bien dessiné. (…)
Une légère odeur de décomposition et d’humidité montait du sol, ajoutant une sensation étrange à l’harmonieuse fantaisie de ce paysage nordique où rien ne rappelle le Jura. (…)
Les rives nettes et mâchées découpent d’un trait de marne bleue un minuscule Lac des Quatre-Cantons. L’analogie, d’ailleurs, frappe moins que l’aspect et l’atmosphère beaucoup plus caractérisés d’un lac finlandais ou écossais. Le charme de ce site se prête à une méditation triste et douce, sans qu’aucune monotonie n’envoûte l’âme. (…)
L’Etang de La Gruyère, La sentinelle, Volume 54, Numéro 5, 7 janvier 1943, page 6. Lire en ligne.
Avec ses 150’000 visiteurs par année, l’étang de la Gruère est un haut lieu touristique du canton du Jura (une situation qui apporte hélas son lot d’incivilités et de déchets…).
Le but de cet article est de vous faire découvrir quelques faits méconnus ou curiosités en rapport avec cet étang, même si j’imagine aisément que certains soient déjà connus des habitués et des habitants des environs. N’hésitez pas à m’en proposer d’autres si vous en connaissez 😉
Au passage, les étangs abritent une plus grande biodiversité que les rivières et les lacs. À eux seuls, ils hébergent les deux tiers de toutes les espèces d’eau douce de la planète. Sachant que 90 % des étangs de Suisse ont disparu en l’espace de 150 ans, il est plus que vital de les préserver.
Contenu de l’article
- Quelle est l’origine de l’étang de la Gruère ?
- Doit-on dire Gruère ou Gruyère ?
- Où s’écoule son eau après avoir franchi la digue ?
Quelle est l’origine de l’étang de la Gruère ?
Bien que la tourbière soit très ancienne (la tourbe a commencé à s’y accumuler il y a 12’000 ans, après la fin des grandes glaciations), son étang est beaucoup plus récent et totalement artificiel. Dans les années 1650, une digue a été érigée dans la tourbière afin d’en retenir ses eaux et actionner un moulin ; l’étang était né.
Le moulin, aujourd’hui à l’état de ruines inaccessibles au public, était situé à l’emplacement de la scierie actuelle. Il a été bâti par un dénommé Richard Cattin et fut exploité par sa famille durant un siècle et demi.
Notons que sans intervention de l’homme, l’étang de la Gruère finirait par disparaitre, peu à peu envahi par les sphaignes (des mousses constituant la tourbe par accumulation progressive, à la lente cadence d’environ 1 mm par an). Au fil des siècles ou des millénaires, la tourbe reprendrait ses droits (si des canicules répétées ne l’assèchent pas avant…).
Doit-on dire Gruère ou Gruyère ?
Il n’est pas rare qu’un visiteur, peu averti ou distrait, se trompe et prononce Gruyère au lieu de Gruère. Même pour les habitants du coin, il est aisé de se laisser piéger par ce lapsus.
Et pourtant, ironie de l’histoire, le plan d’eau s’est bel et bien appelé l’étang de la Gruyère jusque dans les années 1950 !
Pour éviter toute confusion avec la Gruyère fribourgeoise, décision a été prise en 1950 de changer son nom et d’adopter sa graphie actuelle. Les cartes topographiques et les habitudes du public mirent quelques années à s’adapter.
Roger Châtelain, ancien archiviste de Tramelan, regretta ce changement de nom :
Au point de vue sentimental Gruère est un nom dur, cru à prononcer, tandis que Gruyère est d’une intonation douce et veloutée, comme est tendre et moelleux son sol tapissé de mousses aux alentours de son étang.
La Gruyère jurassienne et les meuniers Cattin, Roger Châtelain, 1987.
Outre sa sonorité plus flatteuse à l’oreille, il estimait surtout que le nom de Gruyère était plus approprié du point de vue étymologique. En effet, le terme « gruyère » désignerait une région très boisée, forestière, alors que « gruère » celui d’un moulin à « gruer » (à moudre du gruau). Comme la forêt a précédé le moulin, le premier apparaît plus approprié que le second…
Toutefois, la toponymie n’a pas dit son dernier mot : en fouillant à la recherche d’anciens articles et de cartes, il m’est apparu que le nom de Gruyère était en fait récent car, auparavant (lors du XIXème siècle), le lieu s’appelait bien Gruère (orthographié « Gruerre ») !
Ce fut avec la première carte Siegfried en 1871 que le nom changea brusquement en Gruyère :
Était-ce là l’erreur d’un topographe ? Un choix délibéré des politiques locales ? Une modernisation du nom ? Je n’ai malheureusement trouvé aucune explication pour le moment.
Il paraît cependant probable que le terme « gruère » ne soit qu’une variante orthographique de « gruyère » et qu’ils possèdent tous les deux le même sens, sans relation du premier avec un moulin. En tout cas, le dictionnaire toponymique d’Henry Suter va dans ce sens.
L’antériorité du nom de Gruère a été l’autre raison qui a motivé le renommage de 1950.
Où s’écoule son eau après avoir franchi la digue ?
L’exutoire de la digue permet l’écoulement de l’eau de l’étang et crée un petit ruisseau qui longe le chemin qui mène à la scierie. L’eau s’engouffre ensuite dans un emposieu (doline) situé derrière la scierie.
Mais où l’eau ressort-elle après avoir séjourné sous terre ? Est-elle simplement engloutie toute entière dans ses méandres, alimentant une quelconque nappe phréatique ?
Des rumeurs prétendaient que l’eau ressortait à Tramelan ou encore dans un ruisseau près de Cormoret. Il n’en est rien : un traçage colorimétrique a prouvé que son périple souterrain débouche dans une source en-dessous du restaurant du Theusseret avant de terminer sa course dans le Doubs !
Les pertes en chemin sont minimes : près de 90% de l’eau qui quitte la Gruère arrive au Theusseret.
Sources
Je tiens à remercier l’association « Parc naturel régional du Doubs » qui a bien voulu prendre le temps de répondre à mes questions. Son aide a été précieuse.
Voici les autres sources que j’ai consultées pour l’élaboration de cet article :
- Un certain regard sur les tourbières, Eric Grossenbacher.
- La scierie du froid, L’impartial, 27 août 1996, page 24.
- Réserve naturelle de l’étang de la Gruère, République et Canton du Jura.
- Le parcours karstique de l’or bleu ne coule pas toujours de source, Le Quotidien Jurassien, 16 juillet 2008, page 4.
- Joyau vert et sauvage du tourisme jurassien, l’étang de la Gruère est victime de sa popularité, Le Temps, 25 août 2001.
- Delphine Devenoges raconte l’histoire de la Gruère, Canal Alpha, 16 juillet 2021.
- A TRAVERS LE JURA, Journal du Jura, numéro 229, 30 septembre 1950, page 5.
- Gruère ou Gruyère ?, Le Franc-Montagnard, volume 88, numéro 12848, 4 décembre 1987, page 3.
- Etang de la Gruère, Le Franc-Montagnard, volume 51, numéro 7263, 26 septembre 1950, page 2.
L’Éternel Vagabond
La lumière blafarde frappe la tombe
Ramène son occupant dans notre monde
Libéré de la froide morsure de la mort
L’âme errante retrouve son corps
La Faucheuse ne peut plus le toucher
Sa destinée confinée à l’immortalité
Délivré de la pourriture inéluctable
On lui vouerait une existence délectable
Son passé effacé, ses souvenirs oubliés
Il aimerait se rappeler ceux qu’il a aimés
Dépouillé de son identité et sans avenir
Erre sans but celui qui ne peut mourir
Abhorré des vivants, rejeté par ceux qui dorment
Il aurait voulu à nouveau reposer sous l’orme
En des terres reculées à jamais il vagabonde
Aspirant à la quiétude des forêts profondes