L’autohébergement : le vrai pouvoir de l’Internet

Depuis la récente affaire de l’arrêt brutal du service Google Reader (lecteur de flux RSS en ligne très utilisé), nous voyons fleurir sur le net des dizaines de scripts à héberger soi-même afin de remplir la même fonction… avec plus de contrôle de la part de l’utilisateur !

Il ne se passe pas un jour sans qu’un internaute se plaigne qu’un service X ou Y ferme sur Internet ou que ses droits sont constamment bafoués. C’est là tout le problème quand on confie ses données aveuglément à une société et qu’on repose sur ses services : la société éditrice est maître de vos données ! On ne le répétera jamais assez : vous (et vos données) êtes le produit qui permet aux entreprises de monétiser son service !

Au-delà de l’idéologie, la perte du contrôle sur vos données est un véritable problème : le jour où un service disparaît (comme Google Reader et tant d’autres pourtant forts utilisés), qu’une entreprise éditrice change de politique ou, pire, fait faillite, vous pouvez dire adieu à vos précieuses données ! Songez un instant à tous les services que vous utilisez et ce qu’impliquerait de voir son compte fermé du jour au lendemain… Les utilisateurs de feu MegaUpload s’en souviennent amèrement !

Bonne nouvelle : vous êtes sur Internet, ce qui signifie que vous pouvez aisément mettre en place vos propres services pour un coût minime ou sans même sortir un seul franc (ou autre devise) ! Ne soyez plus esclaves des cartels de l’information, mais acteurs à part entière ! Internet vous le permet, alors vous n’avez plus aucune excuse ! C’est l’essence-même de ce réseau mondial : un système décentralisé où chaque « noeud » est contributeur du tout, et non juste tributaire de bon vouloir des autres.

Pour 1 malheureux euro par mois (soit inférieur au prix d’un café), vous avez la possibilité d’avoir un hébergement correct avec nom de domaine inclus (.com, .net, .fr, etc) ! Dans le cas contraire, de nombreux hébergeurs gratuits de qualité existent, si on fait fi du nom de domaine.

A partir de là, vous êtes libres d’installer les services qui vous conviennent sur votre espace personnel :

  • Vous souhaitez remplacer Twitter ou Delicious ? Prenez Shaarli!
  • Votre propre blog ? Optez pour Blogotext ou WordPress !
  • Un petit lecteur RSS pour suivre l’actualité ? KrISS Feed ou Leed et c’est parti !
  • Client mail ? Pourquoi pas Roundcube ?
  • Pas confiance en Dropbox et autres plate-formes de Cloud ? Essayez ownCloud !
  • Une petite galerie pour vos photos ? Aussi simple qu’un Bizou !
  • Un proxy pour contourner les restrictions imposées par votre opérateur ou patron ? OranjeProxy apporte son lot de vitamines !
  • Partager du texte (comme Pastebin) ? ZeroBin est ce qu’il vous faut, d’autant que les données sont chiffrées !
  • Voire votre propre raccourcisseur d’URL ? Jetez un coup d’œil à YourLS !

Les exemples sont encore nombreux, mais une chose est sûre : vous avez toutes les clés en main pour gérer vous-même votre identité sur le net, même sans être un grand gourou de l’informatique (les tutos foisonnent) !

Dans la plupart des scripts que je viens de citer, l’installation ne se résume qu’à copier quelques fichiers et c’est tout ! Il serait dommage de s’en priver, d’autant qu’ils sont gratuits et évoluent souvent 😉

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11 réflexions sur « L’autohébergement : le vrai pouvoir de l’Internet »

  1. C’est bien beau, mais l’installation de ces logiciels, même si elle se fait en « quelques clics », n’est pas à la portée du premier venu.
    Si des services comme Google Reader sont utilisés, ce n’est pas par indifférence de l’utilisateurs, c’est parce que c’est beaucoup plus simple: on rentre son adresse mail et basta 🙂

    Le truc à faire maintenant, de la part des hébergeurs, serait d’offrir une solution « clef en main » pour les utilisateurs. Un petit bout de mutualisé avec Leed, roundcube, Shaarli… pré-installé. Ainsi l’utilisateur resterai maître de ses données (Car l’hébergement lui appartiendrait tout de même), mais n’aurait pas tellement d’effort à fournir pour avoir des services prèts à l’emploi.

  2. Et tu as parfaitement raison ! Bien que je ne le dise pas, mon article est plutôt à destination de personnes ayant des connaissances de base en création de sites web.

    Après, la solution dont tu parles est clairement la meilleure : d’ailleurs j’y songe depuis quelques temps maintenant ! Mettre en place un « hébergeur » qui propose un Shaarli, Leed et autres scripts préinstallés pour que M. et Mme Toutlemonde puisse gérer ses propres données sans prises de têtes 😉

  3. Je lisais vos messages au sujet de solutions « clef en main » en me disant « Ah ouai ça serait bien » puis je me suis souvenu que je pouvais chez mon hébergeur il y a quelques temps installer en quelques clics différents scripts (plusieurs dizaines classées par catégorie)via softaculous (une fonctionnalité intégrée directement au cpanel). Ca marchait bien mais évidemment il ne faut compter que sur les scripts les plus connus. Ca gère non seulement les installations mais aussi les mises à jour.

  4. Coucou,

    je commence à te lire, et j’arrive tout droit de chez sebsauvage 🙂

    Je trouve que l’hébergement dont tu parles n’est pas vraiment de l’auto-hébergement car :
    – l’auto-hébergement c’est quand on héberge chez soi le plus souvent https://duckduckgo.com/?q=autohebergement
    – le problème avec les entreprises « si c’est gratuit alors c’est toi le produit », donc ne pas payer pour un hébergement ne solutionne pas vraiment le problème, il rend peut être un peu plus facile l’export des données.

    Voilà, voilà 🙂

    • Salut,

      Merci beaucoup pour ton message !

      Alors tu as effectivement raison, dans le sens où l’auto-hébergement se fait normalement chez soi, sur ses propres serveurs. Là, je parle plutôt d’une solution à mi-chemin qui ne demande pas de connaître la gestion de serveurs et tout ce qui s’y affaire. L’hébergement à domicile demande tout de même de solides connaissances, une machine allumée en permanence et une bonne connexion internet ! Sans compter les coûts cachés tels que l’électricité.

      L’avantage d’avoir un hébergement, c’est qu’on ne paie pas cher et on n’a pas à s’occuper de ses problèmes techniques 😉

      Tant qu’on paie, on est tranquille et on dispose d’un espace personnel où on peut mettre (presque) ce qu’on veut sans craindre de ralentissements ou une consommation abusive de ressources. La sauvegarde est effectivement simplifiée, car il suffit de tout rapatrier par FTP ! A titre personnel, je n’héberge que peu de services chez moi : ce qui ne peut pas être déporté ailleurs ou lorsque je dois accéder directement à des ressources du réseau interne.

      En conclusion, ma « solution » est pragmatique : un semi-auto-hébergement fonctionnel sans prises de tête 🙂

      • Faudrait trouver un terme approprié par le semi-auto-hébergement 🙂

        Le semi-auto-hébergement permet en outre de gérer le chiffrement (un eventuel mot de passe peut en même temps restreindre l’accès et chiffrer les données ce qui rend le tout flou pour l’hébergeur, pas comme chez dropbox et cie ou les docs sont en clair. Zerobin est un bon exemple).

  5. Je pratique l’auto-hébergement depuis quelques années : Web, Mail, FTP, WebDav, Cloud, syslog, etc ..

    Et ce simplement, avec un nas Synology. Ca tourne sous Linux et ça fonctionne aux petits oignons.

    Il n’est pas necessaire d’avoir de comptéences techniques trop pointues, un simple vernis est suffisant.

    C’est fabriqué par des Taïwanais et les petits Nas synology semblent devenir de plus en populaires.

    • Merci pour ce retour 😉

      Dans une moindre mesure, c’est aussi mon cas ! J’héberge quelques services sur mon NAS (Buffalo LinkStation Pro) : web, FTP et WebDAV. Malheureusement, je n’ai pas d’accès SSH, donc je ne peux rien installer d’autre dessus que ce que le fabriquant a prévu 🙁

      En fait, l’accès à distance ne me sert qu’à accéder aux fichiers stockés sur le NAS, à quelques exceptions près. Quant au serveur web… il est là pour faire tourner quelques scripts très légers ! Mon site et la majorité des scripts « lourds » sont hébergés sur l’un de mes deux hébergements OVH (il faut bien qu’ils servent).

      C’est vrai que certains NAS ont des fonctionnalités très avancées permettant un véritable auto-hébergement à domicile 😀

      • Je t’invite si tu ne l’as pas encore fait à découvrir l’ensemble des services proposés – la liste est assez impressionnante.

        Il existe deux facteurs limitants :
        – Le nas, traditionnellement équipé de gros disques durs et de petits processeurs – ça s’améliore mais ca reste leger pour de hébergement web notamment et le traitement de mon PHP
        – La bande passante en upload, du moins en ADSL qui n’est pas terrible.

        Indispensable, l’onduleur pour éviter les coupures de courant.

        Le NAS a aussi une autre fonction importante, dite « familiale », stockage et parte des medias (Photos, video et musique). Mes TV SAMSUNG lisent directement les films – le top quoi 🙂

        • Il est vrai que si je devais racheter un NAS, ce serait actuellement un Synology. Peu chers, beaucoup de fonctionnalités et bien notés.

          Je suis d’accord pour les facteurs limitant et c’est bien la raison qui fait que je ne peux pas tout migrer sur mon NAS ! La bande-passante est insuffisante, l’uptime n’est pas aussi élevé que chez un vrai hébergeur et il y a les risques de sécurité, aussi.

          Mon NAS sert aussi – et surtout – à stocker des médias lisibles partout grâce au DLNA, WebDAV, FTP, etc. C’est même LA fonctionne première ! Le serveur web est pour moi anecdotique, car propose peu de fonctionnalités.

          L’alternative pourrait être un Raspberry Pi ou autre micro-ordinateur à faible coût 😉

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