De l’infinité des adresses IPv6

Cette publication provient de l’ancien blog. Je le republie ici, avec quelques modifications, car il est plus que jamais d’actualité.

Pour ceux qui ne savent pas, les adresses IPv6 devraient à terme remplacer celles en IPv4 – utilisées majoritairement actuellement. Point de cours réseau ici, mais sachez juste que les adresses IP sont des adresses (sic) qui identifient une machine sur un réseau informatique utilisant le protocole IP (tel qu’Internet). A titre d’exemple, une adresse IPv4 ressemble à cela : 65.125.87.8, tandis qu’une adresse IPv6 ressemble à ceci : 1fff:0000:0a88:85a3:0000:0000:ac1f:8001 (la faculté de mémorisation en prend un coup). Pour plus d’informations, je vous laisser consulter les très nombreux sites parlant de ce sujet, car ils s’y prendront bien mieux que moi.

Une adresse IPv4 est encodée sur 32 bits (232), ainsi le nombre d’adresses IPv4 disponible est de 4’294’967’296 (4 milliards et des poussières, un peu moins en réalité à cause de la fragmentation et des plages réservées/inutilisées). Cela peut paraître suffisant au premier abord, seulement, le nombre de machines connectées à Internet croît de manière fulgurante et, avec l’arrivée de la Chine et des périphériques mobiles fleurissants sur le net, on risque d’arriver gentiment à échéance ! Ce qui est déjà plus ou moins le cas en fait, mais les avis diffèrent grandement d’un expert à l’autre et deux écoles s’affrontent.

Le remplaçant potentiel (et déjà partiellement en place) est donc le fameux IPv6, qui permet lui une adresse encodée sur 128 bits (2128). Tenez-vous bien : le nombre d’adresses disponible est donc de 3.4 x 1038 ! Ou, représenté sous un format plus usuel : 340’282’366’920’938’463’463’374’607’431’768’211’456 (ouf!). Le problème est qu’avec de tels nombres, il est difficile de visualiser exactement ce que ça représente. Qu’à cela ne tienne !

Prenons la situation en des termes cosmiques : Wikipédia nous dit qu’il y a dans l’Univers observable à peu près 30’000 milliards de milliards d’étoiles (3 x 1022) réparties dans 350 milliards de galaxies. Nous apprenons ici qu’il est estimé que notre galaxie contienne 1’000 milliards de planètes. Pour l’exercice, supposons que chaque galaxie de l’Univers contienne le même nombre de planètes que dans la nôtre (ce qui n’est pas si fou, mais quelque peu surévalué) : nous arrivons donc à un total de 350’000 milliards de milliards de planètes présentes dans l’Univers observable, soit 3.5 x 1023 (estimation à la hache nordique et sans fondement scientifique, je l’accorde).

Vous suivez toujours ? Bien. Divisons donc le nombre d’adresses IPv6 totales par le nombre présumé de planètes dans l’Univers !

Résultat ? Chaque planète de l’Univers pourrait posséder environ 972’235’334’059’824 (972’235 milliards) d’adresses IPv6 !

Pour aller plus loin dans le raisonnement, si chaque planète était habitée de 6 milliards d’individus (comme sur Terre), chaque être pensant de l’Univers pourrait avoir environ 160’000 adresses IPv6 à lui seul !

Dans un autre ordre d’idée : Wikipédia nous donne le célèbre exemple des 667 millions de milliards d’adresses par millimètre carré de surface terrestre. Chaque être vivant de la planète (de la bactérie aux baleines) pourra avoir son pool d’adresses IPv6… vive l’Internet des objets !

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