Hiberner ou hiverner ?

J’inaugure cette nouvelle catégorie « Questions de langue » par la question suivante : quand doit-on employer le verbe hiberner ou hiverner ? Quelles différences existe-t-il entre les deux ?

Illustratrion paysage hivernal

Image par GollyGforce (sous licence CC BY).

Tout d’abord, les deux viennent du latin hibernare (« passer l’hiver »), donc a priori, on pourrait penser qu’il s’agit de synonymes parfaitement interchangeables, mais, vous vous en doutez certainement, ce n’est pas le cas ; leur signification diffère malgré l’origine commune des deux verbes.

Hiberner

Ce verbe s’emploie en parlant de certains animaux qui passent l’hiver en hibernation, c’est-à-dire dans un état d’engourdissement ou de profonde léthargie : baisse de la température corporelle, ralentissement de la fréquence respiratoire et cardiaque et inactivité de la plupart des zones du cerveau. En bref, c’est un sommeil profond qui permet de passer l’hiver.

Par exemple, les marmottes et les chauve-souris hibernent.

Hiverner

Au contraire, ce verbe désigne le fait de passer l’hiver à l’abri du froid, dans un lieu quelconque. Il peut s’employer pour parler de navires ou de troupes qui doivent passer l’hiver dans un lieu protégé ou d’animaux qui vont se réfugier dans un abri tempéré en attendant le retour du printemps. Cependant, bien que les animaux en hivernation se reposent et connaissent une période de vie au ralenti, ils restent toutefois actifs et doivent sortir pour s’alimenter ; l’hivernation est comparable à un état de somnolence.

Par exemple, « les navires hivernent dans le port », « les oiseaux migrateurs hivernent dans les pays chauds » et « le blaireau hiverne durant la mauvaise saison ». Attention, contrairement à ce qu’on entend dire souvent, l’ours n’hiberne pas, il hiverne !

On peut également utiliser ce verbe pour parler de plantes qu’on hiverne pour protéger du froid ou de troupeaux qui hivernent dans une étable.

Si vous voulez en savoir plus (ou vérifier mes dires) :