Étymologies en vrac

Pour ce deuxième article de la série « Étymo… logique », j’ai décidé de vous présenter succinctement quelques mots certes répandus, mais dont l’étymologie m’a semblé être instructive et quelquefois étonnante :

  • Sarcophage : du grec ancien sarkophagos (σαρκοφάγος, « qui se nourrit de la chair »), constitué de sarkos (σαρκός, « chair, corps ») et de phágos (φάγος, « mangeur »). Ces cercueils ont été appelés ainsi car la pierre utilisée avait la réputation de consumer les chairs.
  • Virus : du latin viruspoison, toxine, venin »). Tout simplement.
  • Apothéose : du latin apotheosisdéification, action d’élever au rang des dieux »), issu du grec ancien apotheôsis (ἀποθέωσις, de même sens), dérivé de theós (θεός, « dieu »).
  • Loisir : de l’ancien français loisir être permis »), issu du latin licere (de même sens). En effet, ce temps libre nous permet de faire ce que l’on veut, ce qu’il nous plaît.
  • Arène : du latin arenasable »), car la partie centrale des amphithéâtres (où se déroule les jeux et les combats) est sablée.
  • Monstre : du latin monstrumavertissement céleste, présage divin »), terme du vocabulaire religieux, de monere (« avertir »).  Je cite Wikipédia pour l’explication : « le monstre est ce que l’on montre du doigt, et aussi ce qui se montre, ce qui traduit la puissance divine de la Création, capable de mettre du désordre dans l’ordre ou le contraire, provoquant soit la terreur, soit l’admiration. »
  • Embonpoint : de en bon pointen bonne condition, en bonne santé »). Il fut une époque où être bien en chair était un signe de bonne santé.
  • Animal : du latin animalêtre vivant »), de anima (« souffle de vie, principe vital »).
  • Décimer : du latin decimarepunir (de mort) un homme sur dix »), de decem (« dix »). En effet, les Romains avaient pour coutume, en cas de défaite de leurs propres armées, d’exécuter au hasard un soldat sur dix.

On se retrouve bientôt pour de nouvelles étymologies en vrac 🙂

Sources principales : Wikipédia, le Wiktionnaire, le Trésor de la Langue Française informatisé et le dictionnaire Larousse en ligne.

Hiberner ou hiverner ?

J’inaugure cette nouvelle catégorie « Questions de langue » par la question suivante : quand doit-on employer le verbe hiberner ou hiverner ? Quelles différences existe-t-il entre les deux ?

Illustratrion paysage hivernal

Image par GollyGforce (sous licence CC BY).

Tout d’abord, les deux viennent du latin hibernare (« passer l’hiver »), donc a priori, on pourrait penser qu’il s’agit de synonymes parfaitement interchangeables, mais, vous vous en doutez certainement, ce n’est pas le cas ; leur signification diffère malgré l’origine commune des deux verbes.

Hiberner

Ce verbe s’emploie en parlant de certains animaux qui passent l’hiver en hibernation, c’est-à-dire dans un état d’engourdissement ou de profonde léthargie : baisse de la température corporelle, ralentissement de la fréquence respiratoire et cardiaque et inactivité de la plupart des zones du cerveau. En bref, c’est un sommeil profond qui permet de passer l’hiver.

Par exemple, les marmottes et les chauve-souris hibernent.

Hiverner

Au contraire, ce verbe désigne le fait de passer l’hiver à l’abri du froid, dans un lieu quelconque. Il peut s’employer pour parler de navires ou de troupes qui doivent passer l’hiver dans un lieu protégé ou d’animaux qui vont se réfugier dans un abri tempéré en attendant le retour du printemps. Cependant, bien que les animaux en hivernation se reposent et connaissent une période de vie au ralenti, ils restent toutefois actifs et doivent sortir pour s’alimenter ; l’hivernation est comparable à un état de somnolence.

Par exemple, « les navires hivernent dans le port », « les oiseaux migrateurs hivernent dans les pays chauds » et « le blaireau hiverne durant la mauvaise saison ». Attention, contrairement à ce qu’on entend dire souvent, l’ours n’hiberne pas, il hiverne !

On peut également utiliser ce verbe pour parler de plantes qu’on hiverne pour protéger du froid ou de troupeaux qui hivernent dans une étable.

Si vous voulez en savoir plus (ou vérifier mes dires) :

Quelques termes en français de Suisse

Dans la langue française, au delà des simples nombres, il y a de nombreux termes qui sont spécifiques à des régions propres. Ce qui est tout à fait normal, car la langue française a évolué de façon différente en fonction des lieux, en y intégrant des mots d’autres langues, des traits culturels et religieux, des idiomes, etc. Chaque mot a une origine qui lui est propre : étudier l’étymologie d’un mot, c’est étudier son histoire, donc notre Histoire ! Contrairement à ce que l’on pourrait parfois croire, ils ne « tombent » pas de nulle part (même les plus bizarres) !

Carte des langues en Suisse

Les différentes langues en Suisse. Source et licence : Wikimédia.

Dans cet article, je vais simplement vous faire part de certains termes typiquement Suisse et, plus particulièrement, ceux de la région du Jura bernois (haut de la partie violette sur la carte). J’encourage d’ailleurs d’autres blogueurs à partager quelques uns de leurs mots régionaux 😉

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